Soutenance de Nelly pour sa mission auprès des personnes handicapées

Travail de soutenance de Nelly Blin, salariée de l’Association diocésaine de Mende, envoyée en mission auprès des personnes en situation de handicap.

 

Parallèlement à ses actions sur le terrain, Nelly a suivi une formation universitaire Santé et Spiritualité qu’elle a validée fin juin par une soutenance et l’obtention du diplôme.

Voici son témoignage :

1- J’ai accepté de suivre ce diplôme universitaire (DU) Santé et Spiritualité, car après la formation que j’avais suivie sur l’écoute d’Albi, j ai ressenti le besoin d’approfondir et de mieux comprendre ma mission.

Envoyée par mon diocèse, je me suis appliquée (et impliquée) avec assiduité dans l’intérêt des personnes en situation de handicap afin de leur apporter le meilleur, pour mon intérêt personnel et faire partager autour de moi la richesse des enseignements reçus. Ce parcours de deux ans fut pour moi un véritable défi car reprendre des cours, rester assise aussi longtemps, me concentrer, rester vigilante, mémoriser, ne fut pas si évident que cela. Mais quelle richesse dans nos échanges, nos partages sur notre mission ! Le vicaire général et la responsable de la Pastorale pour les personnes handicapées m’ont soutenue tout au long de ces deux années.

Ce parcours m’a fait énormément progresser par la qualité des enseignements reçus. Les enseignants ont été au plus profond des thèmes abordés. Ces deux ans m’ont permis de prendre confiance en moi, en mes acquis, en mes capacités. Pour moi, j’ai été de découvertes en découvertes. Retravailler chez moi les modules m’a permis de prendre du recul et de me les approprier pour ma mission particulière.

2- Bien sur, la problématique de mon mémoire a été centrée sur la pastorale des personnes handicapées : j’ai choisi de traiter de la difficulté vécue de la mission auprès des résidents d’une Maison d’accueil spécialisé (MAS).

A l’exemple des cours reçus, j’ai essayé de décortiquer au mieux le sujet de mon mémoire. Ainsi, j’ai opté pour une approche plus théorique de la vie spirituelle et de l’histoire du handicap pour ensuite associer la vie spirituelle des personnes handicapées. La vision des religions sur le handicap m’a parue intéressante à intégrer.

Ensuite, j’ai expliqué les difficultés rencontrées spécialement à la MAS Saitne-Angèle, où les résidents sont polyhandicapés et vieillissants avec parfois plus de 40 ans de vie en institut.

Une fois les difficultés posées, je me suis interrogée sur la façon d’être plus à l’aise et plus en harmonie avec ma mission et les personnes rencontrées. Lors d’une session de la Pastorale de la santé à Lourdes, j’aie découvert l’enseignement de Naomi Feil. Naomi a, toute sa vie, travaillée auprès des grands vieillards désorientés. Sa méthode de validation est reconnue de manière internationale. Je me suis donc servie de ses ouvrages, de ses films disponibles sur Youtube, pour mettre en application sa méthode auprès des résidents de la MAS. Dans la pratique, cette réflexion et cette expérimentation de la validation m’a permis de prendre de l’assurance, de pouvoir entrer en relation avec ces « angelots » (comme les appelle une résidente du foyer de vie proche de la MAS).

La lecture d’ouvrages sur l’animation et l’accompagnement des personnes désorientées, la consultation de sites internet m’ont ouvert de nouvelles perspectives dans ma mission. Ce travail de mémoire fut très enrichissant pour intervenir auprès des résidents de la MAS mais aussi des résidents des différents Foyer de vie ou ESAT ou j’interviens. J’ai pu mettre en place une nouvelle forme de pastorale ou je ne viens pas enseigner mais partager un moment de prière, de joie, de sérénité. Je viens pour aller à la rencontre, être présente à l’autre dans tout son être.

3- Concrètement ce travail m’a permis d’appréhender le handicap autrement et surtout les rencontres avec les plus fragiles, les non communiquant. Ainsi, ma mission est devenue source de joie, même si on ne fait pas de catéchèse au sens propre du terme. Je me sens plus proche d’eux, de leurs attentes. Bien sûr, il y a parfois des « couacs » ; mais l’utilisation de la validation m’a libérée et m’a permis d’oser la rencontre et une écoute plus attentive, plus personnelle.

Je n’utilise pas toute la méthode préconisée par Naomi Feil car les résidents que j’accompagne n’ont pas forcement besoin de se libérer d’un poids, de résoudre des conflits du passé ; mais de restaurer l’estime de soi, de réduire le stress, d’améliorer la communication verbale et non verbale. Tous ces arguments peuvent être intégrés dans ma mission pour que le résident trouve un espace de paix, de sérénité ou il se sent aimé pour lui-même, écouté même s’il ne parle pas. Cela semble paradoxal mais un dialogue peut exister même sans les mots, avec le regard, les gestes, la posture… et même les cris ou les soupirs.

Mon plus grand souci a été de les rejoindre durant ce temps de confinement et encore maintenant où les portes de l’établissement ne sont pas encore ouvertes pour les intervenants extérieurs. Je n’ai pas trouvé de solutions, je l’avoue, car ils ont besoin de la présence physique de l’intervenant et ne réagissent pas à la visioconférence et encore moins au téléphone.