Les paroisses actives malgré le confinement

Paroisse Saint-Joseph de Florac

Le père Claude Gras, curé de la paroisse Saint-Joseph, est – entre autres – très engagé au sein des aumôneries d’Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) qu’il a l’habitude de visiter très régulièrement, notamment sur Florac, Ispagnac et Meyrueis. Pendant le confinement, le lien possible se fait par le biais d’appels téléphoniques au sein des Ehpad. Il a par ailleurs demandé aux personnes qui s’occupent aussi de l’aumônerie en maisons de retraite et Ehpad, de garder le contact avec les personnes résidentes. Ainsi, des partages par Skype sont mis en place sur Florac. Sur Meyrueis, Skype se fait principalement au sein de l’Ehpad pour permettre aux résidents d’être en lien avec leur famille. A Ispagnac, le contact est essentiellement téléphonique, mais ce n’est pas facile. Pour renforcer le lien, l’équipe a aussi écrit à chacun des résidents de façon très personnelle. Recevoir un courrier est une attention peu anodine. Écrire, c’est prendre du temps, s’adresser tout spécialement à son destinataire qui est au centre de la pensée. En cette période d’isolement, le geste est fort. Sur Florac, le père Claude a envoyé une prière à la personne de l’aumônerie qui l’a faite suivre à l’animatrice de l’Ehpad. Celle-ci l’a lue aux résidents avec une infirmière. « Il y a toujours quelque chose qui se passe pour garder le lien ! », synthétise le père Claude Gras. Et il ajoute que pour eux aussi, les prêtres, beaucoup de paroissiens ont le souci de les appeler. Le père Gérard Rwisasu a pris l’habitude depuis le début du confinement, d’écrire une parole de vie sur l’Évangile du jour. Elle est ensuite partagée quotidiennement par mail aux abonnés du Trait d’Union (la feuille paroissiale), ce qui représente à peu près 150 personnes. Les retours sont très positifs. Beaucoup ont appelé pour remercier. Le Trait d’Union est devenu plus important que d’habitude. Il s’est d’ailleurs enrichi en devenant un double recto-verso au lieu d’un seul en temps normal. Cela aide à tenir les gens en éveil au niveau spirituel. Du côté du père René Cébélieu, des initiatives ont été déployées au niveau de la catéchèse. Avec la communauté de Meyrueis par exemple, tout un travail d’Éveil à la foi avait été préparé autour de la question : Pourquoi c’est difficile de partager ? Du fait du confinement, les rencontres liées à ce thème n’ont pu avoir lieu. Du coup, le travail a été envoyé aux parents pour qu’ils puissent mener la réflexion avec leur enfant et réaliser les activités avec eux : Vidéo d’un conte, questionnaire, coloriages, bande dessinée de l’Évangile de la multiplication des pains et prière. Dans le questionnaire, des questions étaient adressées aux enfants et d’autres aux parents. Bien sûr le père René a maintenu le contact avec l’entourage, les paroissiens et les personnes les plus isolées par téléphone. Lui aussi a été très sensible aux appels reçus à son attention.

Paroisse Saint-Frézal de Marvejols

Depuis plusieurs semaine, la paroisse Saint-Frézal travaillait à enrichir sont listing de diffusion du trait d’union, leur feuille paroissiale diffusée chaque semaine. Ce sont plus de 700 abonnés – dont beaucoup de familles, d’enfants catéchisés ou en aumônerie, de nouveaux baptisés – qui reçoivent, tout le temps du confinement, une version enrichie du Trait d’Union. Une histoire avec une morale ou une parole de sagesse est notamment ajoutée chaque semaine. « Elle est accompagnée d’une conclusion chrétienne », précise le curé modérateur. Et cela semble plaire. Des familles se l’approprient pour le lire avec les enfants le soir. La version papier est prise en charge sur La Canourgue pour être imprimée et mise à disposition dans l’église et aussi à la boulangerie du Massegros. Quant au père Jacques, il en dépose environ 250 exemplaires au marché de Marvejols. Le père Jacques Rodier précise que bien sûr, ses confrères et lui appellent beaucoup les uns et les autres, pour prendre des nouvelles, garder du lien. L’équipe d’accueil envoie aussi des petits mots et des photos du presbytère ou de l’art floral. Les offices du matin, la messe, le chapelet et les vêpres sont vécues chaque jour avec les dominicaines. Beaucoup de gens ont le souci des prêtres. C’est très touchant car on leur apporte des repas. Cela peut être des œufs frais, des gâteaux des friandises… mais souvent, ce sont plutôt des plats cuisinés. La plupart du temps, on les appelle pour prévenir et les mets sont déposés sur le muret du presbytère. Quelle délicatesse et quelle générosité ! Le père Jacques, qui assure actuellement le secrétariat de la paroisse, se réjouit du fait que les gens continuent de passer pour donner des intentions de messe.

Propos recueillis par Nolwenn Bottou