Après les froidures de l’hiver, Pâques jaillit chaque année avec la splendeur du printemps. Décidément, la vie est l’horizon de la vie. Le tombeau est vide. C’est la bonne nouvelle du matin de Pâques. La vie est plus forte que la mort. Pâques est bien un passage de l’esclavage à la liberté, des ténèbres à la lumière. Les chrétiens le chantent avec surprise et joie : Christ est ressuscité ! Cette heureuse nouvelle traverse les siècles et les générations pour arriver jusqu’à nous. Comme l’a si bien dit le Patriarche Athénagoras : « Aux frontières de l’éternité et du temps, se dresse le Christ ressuscité. Sa résurrection donne sens à l’univers entier et à chacune de nos vies ». Ainsi, la fête de Pâques n’est pas seulement pour les chrétiens. Elle est
pour tous !
J’aimerais tant que ma voix parvienne au-delà des confins des murs de la cathédrale de Mende, au-delà même de l’Eglise catholique en Lozère. J’aimerais tant que ma voix vous rejoigne tous, hommes et femmes de bonne volonté, particulièrement vous les jeunes, vous qui êtes en attente de vérité et d’authenticité. J’aimerais tant que mes paroles vous rejoignent tous, vous qui êtes préoccupés par la réforme des retraites, par la solidarité entre les générations, par les guerres en Ukraine, en Arménie, au Haut-Karabach, au Burkina-Faso, au Mali, au Niger, mais aussi au Congo-Kinshasa, au Soudan du Sud, où le pape François a accompli récemment un voyage mémorable. Je n’oublie pas le Liban et l’Irak. J’aimerais que
ma voix vous rejoigne aussi vous qui constatez la diminution du sens du respect humain, vous qui êtes affligés par les atteintes aux personnes dans nos villes et nos hameaux, vous qui êtes engagés au service de la fraternité, de l’hospitalité et de la bienveillance, vous qui luttez près des malades, accompagnez les personnes âgées, visitez des personnes détenues, vous qui voulez promouvoir une culture appréciative et refusez de voir seulement ce qui ne va pas…
Dans la lumière de Pâques, unissons-nous les uns les autres pour qu’ensemble nous servions la vie. Unissons-nous, si vous le souhaitez, pour invoquer ensemble Celui qui vient donner sa vie et nous demande de ne pas cesser de la partager. Oh certes, je n’étais pas avec les femmes pour découvrir le tombeau vide. Je n’étais pas, non plus, avec les apôtres au Cénacle pour voir le Ressuscité et les plaies de ses mains. Mais, je suis avec les disciples, avec tous les disciples, avec l’Eglise pour choisir de croire que la vie est victorieuse, que le Christ est vivant en toute vie qui l’accueille. Je crois que, du creux des désespoirs, des lourds silences et des échecs, la vie revient, inespérée et pourtant bien là, plus réelle encore, comme en ces jours de printemps… Croire qu’il n’y a pas de nuit qui n’obtienne, au terme, son aurore ! A tous, joyeuses fêtes. Pâques est pour tous !
+ Benoît BERTRAND
Evêque de Mende
Église catholique en Lozère