Visite pastorale du monde de la santé à Florac
En ce début d’année pastorale, Mgr Benoît Bertrand a entamé une visite pastorale du monde de la santé.
Cette visite va lui permettre de rencontrer tous les acteurs du domaine de la santé : les personnes malades, les personnes souffrant d’un handicap, les soignants, les directeurs et le personnel des hôpitaux, maisons de retraite, Ehpad et Maison d’accueil spécialisé… les aumôniers et agents pastoraux dans le domaine de la santé.
Son programme a débuté sur la paroisse Saint-Joseph de Florac. En voici un compte-rendu.
Le père-évêque s’est dit très heureux des réceptions chaleureuses qui lui furent réservées partout.
Ces visites ont été l’occasion de rencontrer les personnels soignants, administratifs, de service et, bien sûrs, les résidents, heureux de cette rencontre, eux qui ont été privés trop longtemps de visites, COVID oblige. Le Père Évêque a pu les rencontrer individuellement, et partager avec eux, qui ont grand besoin d’écoute et de reconnaissance. L’un des résidents a même eu le bonheur de présenter au Père Évêque une statue de la Vierge qu’il avait sculptée avant d’entrer dans l’établissement d’accueil, et quelle fut sa joie lorsque Monseigneur Bertrand a béni cette belle statue, œuvre des mains d’un « artiste », certes, mais aussi de son cœur.
Et le vendredi 25 septembre, 10 heures du matin, nous voilà réunis, une vingtaine de personnes (dont de nombreux hospitaliers), autour de notre Père Évêque et du Père Claude, aumônier de l’hospitalité, pour le bilan de cette visite pastorale du monde de la santé, qui s’est déroulée sur plusieurs jours, dans tous les établissements de la paroisse (l’hôpital, les E.H.P.A.D., le foyer de vie, la MAS : Maison d’accueil spécialisée…)
Après avoir invoqué le Saint-Esprit et un petit mot de notre évêque, chacun se présente brièvement et dit sa mission dans le monde de la santé de notre paroisse Saint-Joseph.
On chante, on fait lecture d’un passage de la lettre aux Romains de Saint-Paul (12, 3-12) que Monseigneur Bertrand commentera.
Pour aller à la rencontre d’une personne, il faut développer 4 talents :
– la proximité : nous devons être des hommes et des femmes de proximité.
– l’écoute : c’est un besoin insatiable. Saint-Benoît dit « Écoute » (c’est le premier mot de sa règle) et « tu parviendras » (c’est le dernier mot de sa règle).
– le respect : la racine du mot est « respectare », « regarder deux fois », la deuxième fois avec un regard plus profond, moins superficiel.
– le témoignage (Paul VI disait : « Le monde n’a pas besoin de maîtres, mais de témoins »). Nous ne sommes ni médecin, ni infirmier, ni kiné, ni psychologue, pas plus membre de la famille : nous sommes membre de l’aumônerie, de l’Hospitalité….
Vient ensuite un temps d’échanges, en petits groupes, autour de 3 questions évoquant les joies, les peines, les besoins et les souhaits de chacun, (sans omettre ceux des résidents des diverses structures d’accueil) et les missions de notre paroisse (aumôneries, S.E.M., hospitalité Saint-Privat, E.H.P.A.D.).
Il en ressort une mission vécue avec joie, avec des échanges très riches.
Du bonheur ressenti à Lourdes, lors des pèlerinages, car bonheur partagé avec les malades.
Un sentiment de se sentir utile.
Les malades nous attendent, attendent l’eucharistie, et sont heureux de l’écoute, ils se confient : « je les écoute et ils m’évangélisent ».
On regrette beaucoup l’absence de lieux de culte dans les structures visitées.
Il apparaît aussi un manque de respect (presque de la maltraitance) et d’écoute des personnes : le personnel se dit trop peu nombreux ; c’est certain, mais cela n’excuse pas tout.
On constate aussi un lâcher prise de certaines familles pour leur résident en E.H.P.A.D.
Il apparaît aussi que la COVID oblige à trop de contraintes : on ne peut plus accompagner les siens à la messe ou même les aider aux repas, et certains ont été privés de visites.
On constate aussi trop d’individualisme, ce qui accroît l’intérêt des aumôneries.
Les malades ressentent et expriment un besoin d’écoute, de présence, un sentiment de solitude (sans doute aggravé par la pandémie) et un manque de visite à domicile.
A 11h30, notre Père Évêque donne la conclusion de cette matinée. En voici l’essentiel :
Le contexte évolue, l’entrée en EHPAD se fait plus tardive, la résidence au domicile est privilégiée, les visiteurs et les aumôniers sont confrontés à ce contexte pour une aumônerie différente, un travail du Service Évangélique des Malades (SEM) différent.
Le travail en équipes est nécessaire, ne jamais agir seul : « Parlez-vous, prenez le temps de partager ce que vous faites, essayez d’être au plus près de ce que vous disent les personnes, faites régulièrement une relecture de votre action, suivez des formations, faites un ressourcement spirituel ».
« Établissez des conventions avec les E.H.P.A.D. afin d’asseoir votre participation à la vie de l’établissement. S’il n’y a pas de convention, essayez d’en proposer une. »
« C’est un ministère, un service, très important, le ‘ministère de la consolation’ ; c’est une mission extrêmement gratifiante ».
Et à 12h, nous prenons un repas partagé avec de bien belles et bonnes choses préparées par chacune et chacun d’entre nous.
Merci à notre Père Évêque, merci à toutes celles et tous ceux qui œuvrent auprès de nos sœurs et frères malades et âgés, ils ont tant besoin de nous tous.
Jean-Paul Lecou