De nouvelles ursulines à Chirac

En 1535, Ste Angèle Merici fonde la compagnie de sainte Ursule en Italie avec des jeunes filles et des veuves désireuses de se consacrer à Jésus, leur Unique Trésor. Elles vivent leur consécration en restant dans le monde. C’est une grande nouveauté pour cette époque où l’on ne proposait aux femmes que le mariage ou le cloître.

Petit à petit, le charisme d’Angèle se fait connaître. Et, en France, en 1592, un groupe de femmes désireuses de se consacrer à Dieu et dirigé par Françoise de Bermond, adopte la règle de vie d’Angèle et s’établit à Isle sur Sorgues. De là, elles partent pour des fondations nouvelles :

Peu après, le concile de Trente exige la clôture pour toutes les femmes consacrées.

En 1612, des compagnes d’Angèle fondent l’ordre de Sainte Ursule à Paris. Ensuite, les fondations se succèdent à un rythme soutenu :

1613 : Fondation de st Chamond par Perrette de Bermond, fille de Françoise de Bermond.

1635 : fondation à Mende, puis à Saugues, au Malzieu et à St Chély d’Apcher.

A la fin du XVIIIè siècle, il y avait plus de 300 monastères d’Ursulines en France.

Lors de la Révolution Française les monastères sont supprimés, et les religieuses dispersées.

Mais en 1810, quelques religieuses de diverses congrégations expulsées par la Révolution fondent une nouvelle communauté à Quézac. Elles adoptent les constitutions des Ursulines de la congrégation de Lyon.

En 1818, Mme Pélisse fonde un monastère à Chirac, selon les règles et usages de la Congrégation des Ursulines de Paris. Elle y ouvre un établissement d’instruction pour les filles de toutes classes sociales.

En 1836, six religieuses vont fonder à Serverette.

En 1841, un incendie ravage le couvent de Quézac. Une maison seigneuriale est proposée aux religieuses à Ispagnac et devient la maison mère.

Vers 1934, trois religieuses enseignantes sont envoyées d’Ispagnac à Uzès pour soutenir la petite école et y fondent un monastère.

En 1950, l’Union diocésaine des Ursulines de Mende, dont font partie les communautés de Lozère, devient congrégation de droit diocésain.

En 1955, l’abbé Oziol fonde le domaine du Clos du Nid pour accueillir les enfants porteurs de Handicap. A cette époque, beaucoup de villages de Lozère connaissent l’exode et les Ursulines de Chirac cherchent un nouveau souffle. En 1959, avec elles, il fonde à Chirac, pour les fillettes, un Institut Médico-Pédagogique appelé Institut Sainte Angèle. Les établissements de Serverette et de Marvejols s’engageront aussi sur ce chemin.

De gauche a droite : Sœur Marie Angèle, Sœur Monique, Sœur Anne Joseph, Sœur Marie Colette, Sœur Marie Gérard, Sœur Marie Dolorès, Sœur Daniela, Sœur Marie Pierre , et Sœur Geneviève qui rejoindra la communauté à l’automne.

Au cours des années 60, malgré leur petit nombre et les temps incertains, les Ursulines veulent faire l’aggiornamento demandé par le concile Vatican II, confiantes dans l’appui du Seigneur. Le charisme initial, de vie religieuse apostolique hors monastère est de nouveau possible.

En 1966, les Ursulines de Lozère adhèrent à la Fédération Sainte Angèle Merici des Ursulines de France pour 7 ans.

En 1973, elles s’en retirent et fondent la Congrégation diocésaine des Ursulines de Lozère. Elles gardent des liens amicaux avec leurs sœurs Ursulines hors du diocèse de Mende : courriers, visites, vacances… Dans les années qui suivent, elles demandent à entrer dans l’Union Romaine de l’Ordre de Sainte Ursule, ce qui sera effectif en 1993.

Filles de sainte Angèle, les Ursulines n’ont pas besoin d’un long regard sur leur passé pour savoir que rien, jamais n’est achevé et que les Ursulines, que ce soit ici, là ou ailleurs, vivent en continuant de s’adapter à « l’aujourd’hui ».

« Agissez, empressez-vous, croyez, faites des efforts, espérez, criez vers Dieu du fond de votre cœur et, sans aucun doute, vous verrez des merveilles. » (prologue des Avis, Ste Angèle)

 

Les cinq nouvelles sœurs seront accueillies le dimanche  12 septembre, lors de la messe du pèlerinage à Saint Frézal (La Canourgue) présidée par le Père-évêque, en même temps que les Sœurs du Saint-Esprit originaires de Pologne.