Église catholique en Lozère
10 décembre 2024 |

J’aime l’Église du matin de Pâques !

Nous ne pouvons oublier que l’an dernier, les prêtres et les diacres de vos paroisses ont célébré Pâques à huis clos. Ce fut une véritable épreuve. Le peuple de Dieu dans sa belle diversité nous a manqué. Cette année, alors que nous sommes les uns et les autres suspendus à la propagation du virus et de ses variants, nous pouvons célébrer, avec les mesures sanitaires requises, la résurrection du Seigneur. Quelle grâce !

Ainsi rassemblés, nous sommes l’Église du matin de Pâques. A la suite de Marie-Madeleine, de Pierre et de Jean, voici la foi de la première communauté chrétienne. Devant le tombeau vide, la foi est ainsi exprimée : ils virent et ils crurent ! Aujourd’hui encore, la foi au ressuscité se donne à contempler au milieu des ténèbres et des inquiétudes. Comme une traversée du désert, notre foi pascale parfois éprouvée a quelque chose de biblique.

Si l’Église de Pâques est d’abord une Église croyante, elle veut aussi, avec audace et joie, témoigner de sa foi. J’aime cette Église des apôtres qui s’appuie sur la puissance du Seigneur pour partager sa foi en la résurrection. J’aime cette Église de nos cinq paroisses lozériennes dans la complémentarité de ses vocations. Elle ne peut renoncer à proclamer la bonne nouvelle : Christ est ressuscité ! Sans naïveté, avec des mots simples et vrais, elle témoigne d’une foi courageuse, d’une espérance persévérante et d’une charité créative.

A la suite du Christ vivant, notre Eglise nous invite alors à vivre comme des pèlerins. Fin avril, nous aurions dû partir ensemble en pèlerinage diocésain à Lourdes. Les conditions sanitaires nous en empêchent. Mais, nous prenons date -résolument- pour l’an prochain ! Tous, nous sommes conviés à avancer sur le chemin d’une foi où Dieu marche avec les convaincus et les hésitants, les militants et les prudents, les affectifs et les contemplatifs, les rationnels et les mystiques. L’Église ne peut vivre sans l’engagement de tous ses membres.

J’aime cette Église du matin de Pâques, l’Église généreuse de François d’Assise et de Thérèse de Lisieux, des papes Jean-Paul II et Jean XXIII qui ont œuvré pour que ce monde soit plus juste, pacifié, plus respectueux de l’homme, de tout homme et de tout l’homme. J’aime cette Église des anonymes, vous et moi, cette Église qui appelle l’homme au meilleur de lui-même. J’aime cette Église des familles qui cherchent à mettre en premier l’amour et le pardon… L’Église des prêtres, des diacres, des consacrés, des laïcs qui mettent leurs capacités, leurs disponibilités au service des malades, des personnes handicapées, des pauvres, des enfants et des jeunes. J’aime cette Église rassemblée au matin de Pâques. C’est notre joie d’en faire partie. C’est notre joie de Pâques. Christ est ressuscité. Alléluia.

 + Benoît BERTRAND
   Évêque de Mende