Initiatives du service évangélique des malades

Mary nous emmène avec elle vivre la charité… Catholique, bénévole et engagée dans de multiples actions au quotidien, elle est aussi en mission d’Église en tant que responsable diocésaine du Service évangélique des malades. Cette mission est une présence d’Église auprès des personnes malades, isolées, handicapées ou âgées. Elle consiste à visiter les personnes, à apporter un accompagne- ment humain, prier avec ceux qui le souhaitent, à apporter un accompagnement spirituel quand cela est demandé, à apporter la communion quand la personne ne peut participer à la messe le dimanche pour des rai- sons de santé, etc. La période de confinement est loin d’avoir découragée Mary toujours aussi attentive et qui a su innover pour rester présente à toutes les personnes qu’elle visitait avec d’autres membres de son équipe. Elle témoigne :

« Depuis fin mars, nous avons transmis aux maisons de retraite et aux Ehpad une petite feuille avec nos numéros de portables pour que les résidents puissent nous appeler, en précisant bien que ce n’était pas à titre personnel mais au titre de l’aumônerie. Ils sont timides dans leurs appels, ils craignent toujours de déranger, alors nous avons pris les devants. Je transmets aux maisons de retraite et aux EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) la feuille paroissiale La Draille toutes les semaines pour avoir un lien. D’après le personnel ils sont très heureux de pouvoir continuer à la recevoir.

Depuis le 6 avril, avec l’animatrice de l’hôpital de Saint-Chély, nous avons mis en place un système d’échanges par Skype : ce matin et en début d’après-midi, par exemple, j’ai pu parler avec 12 personnes, soit individuellement, soit en groupe de deux ou de trois. Pendant 15 à 20 minutes, nous avons pu partager un peu sur leur quotidien, pour certains leur angoisse, et nous avons terminé par une prière. Je leur ai demandé de formuler leurs intentions et nous avons récité un Notre Père et un Je vous salue Marie. Quand j’ai eu raccroché j’étais très émue. Petite anecdote : une dame de 99 ans que je connais depuis très longtemps, ne comprenait pas pourquoi elle me voyait sur l’écran et que je ne pouvais pas venir auprès d’elle, puisque j’étais là, elle a dit à l’animatrice « c’est de la magie ».

Ce matin alors qu’une résidente me demandait des nouvelles de nos prêtres, et en particulier de « notre petit curé » comme ils appellent familière- ment père Pierre-Yves, je leur ai dit que tous les jours il nous faisait un petit film sur la semaine sainte. L’animatrice m’a demandé de les lui envoyer pour les projeter. Ils en ont été très heureux !

J’ai également transmis, toujours par l’intermédiaire de l’animatrice et avec l’accord de la directrice pour tous ces aménagements, un psaume pour les soignants en demandant de l’afficher et de dire à toutes les équipes que nous les portions dans la prière. C’est Gabriel, un bénévole de la paroisse, qui me l’avait envoyé. Après, depuis que note père-évêque nous l’a demandé, et à l’initiative d’une amie, tous les jours à midi nous récitons le chapelet, pendant une semaine toutes les deux. Et depuis que son mari ne travaille plus nous le récitons tous les trois. Pour moi c’est un beau rendez-vous ! C’est beaucoup plus motivant, plus riche, et du coup nous sommes d’une grande fidélité à ce rendez-vous.

Une autre petite chose que je fais depuis dimanche, et jusqu’au dimanche de Pâques, j’ai décidé de dire « je t’aime »à toutes les personnes que j’avais au téléphone ou par sms. Drôle d’idée me dira-t-on ! Eh bien je crois que l’on ne se dit pas assez que nous nous aimons. Et après avoir raccroché avec chacun, je prends un petit temps pour me dire ce que cette personne est pour moi, et ce qu’elle est pour Dieu. Je la bénis et je récite un Je vous salue Marie ou un Notre Père pour cette personne. »

Propos recueillis  par Nolwenn Bottou