Église catholique en Lozère
28 mars 2024 |

Dimanche de l’Épiphanie

Date : 03/01/2021 ( Toute la journée )


La fête de l’Épiphanie est d’abord venue d’Orient où elle a été fixée au 6 janvier. Dans la liturgie latine, là où ce jour n’est pas férié, la célébration de cette fête est fixée au dimanche le plus proche du 6 janvier, afin que le plus grand nombre des fidèles puissent la commémorer. soit le 3 janvier 2021 en France. En Occident, elle est surtout la fête des Mages ou des « Rois ».

Les trois Rois mages

Melchior, Gaspard et Balthazar. Ce sont les noms qu’on leur trouve dans des documents du VIème siècle. Dans d’autres documents du VIIème siècle, ils sont présentés comme des rois. Ces traditions, conservées depuis par l’Église, ne sont pas à négliger, mais bien au contraire à comprendre et à vénérer, car elles sont pleines d’un bel enseignement.

Voyons de quoi il s’agit !

3 continents (?) : le chiffre 3 symbolise ici d’abord les 3 continents Asie, Afrique et Europe qui étaient les seuls connus à l’époque. La symbolique est simple : en ces représentants de tout le monde connu, l’humanité entière vient adorer le Dieu véritable venu nous visiter et être le sauveur de tous.  » tu fus immolé, rachetant pour Dieu, par ton sang, des gens de toute tribu, langue, peuple et nation « (Ap5,9). C’est pourquoi on représente les mages ayant l’aspect  d’un  asiatique,  d’un  africain  et  d’un  européen !

« Un sauveur vous est né ! » Il vient verser son sang pour

les multitudes…

(Ces 3 hommes sont aussi un écho aux 3 fils de Noé : Sem, Cham et Japhet, survivants du déluge, germes d’une humanité nouvelle…)

Les 3 présents : Le chiffre 3 renvoie ensuite au nombre de présents apportés par les mages :

L’or. Ce métal précieux est signe de la royauté : le Christ est roi. Pilate interrogera Jésus quand on le fit comparaître devant lui  » Alors, tu es roi ? Jésus répond : « Tu l’as dit, je suis roi, mais ce n’est pas à la manière du monde » (Jn18,37). En effet, sa couronne sera d’épine, son sceptre un roseau, sa parure, le manteau rouge d’un soldat romain, son trône, la croix… Et à la fin de l’année liturgique on célèbre « le Christ roi de l’univers », puisque l’Ecriture nous dit que « « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. » (Mt28,18). Accomplissement de cette prophétie du livre de Daniel : « Moi Daniel (…) je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme (…) Et il lui fut donné domination, gloire et royauté (…). Et : « Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite » (Dn 7,  13-14). C’est à un bandit, un très grand pécheur, que cette royauté est annoncée avec solennité : le bon larron demande au crucifié de se souvenir de lui « quand tu viendras inaugurer ton Règne » (Lc 23,42). Le Christ lui répond : « Aujourd’hui tu seras avec moi au paradis« . (Lc23,43). Notre roi, le Roi de l’univers, c’est Jésus, le Christ, le Fils de Dieu fait homme.

L’encens : c’est l’offrande due à Dieu seul. Jésus étant le Fils unique de Dieu, est vraiment Dieu. Le Père lui- même l’atteste au moment du baptême de Jésus :

« Des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. » (Mt3,17)

La myrrhe : si le Christ est vraiment Dieu, il est aussi vraiment homme, puisque fils de Marie ! Et donc, comme tout homme, il est mortel : la myrrhe offerte à la crèche est l’annonce prophétique de la mort de Jésus et de son ensevelissement. « Il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix., jusqu’à épouser notre mort. ». (Ph2,7)

Les 3 âges de la vie : Le chiffre 3 figure enfin les trois âges de la vie. Melchior est représenté avec une longue barbe et il est le plus âgé des trois. Il offrit l’or. Gaspar est le plus jeune des trois et il donna l’encens. Balthazar est barbu sans être âgé et il fit l’offrande de la myrrhe.

Triple conclusion : . Il n’y a pas d’âge pour chercher Dieu. A tous les âges, on a quelque chose à offrir à Dieu… Et quel que soit notre âge, il est venu pour nous.

En cette Épiphanie, comme les mages, prosternons-nous devant notre Dieu, adorons humblement, et comme le chante une hymne de l’Église d’Orient : « Offrons-nous nous mêmes, offrons-nous les uns les autres, et toute notre vie, au Christ notre Dieu ! »

Père François de Froberville