Le 7 septembre dernier, le diocèse de Mende était en fête lors de l’ordination de son évêque Monseigneur Jean Pelletier, qui prenait place dans l’après-midi. Cela tombait bien : la matinée était libre pour suivre en direct de Rome la canonisation de deux saints majeurs pour notre temps :
- Pier Giorgio Frassati : Jeune Italien issu d’une famille aisée, passionné de montagne et engagé dans des œuvres de charité. Membre actif de mouvements catholiques, il est connu pour son aide discrète aux pauvres. Mort à 24 ans, il est béatifié en 1990 et considéré comme un modèle de joie chrétienne et d’engagement social.
- Carlo Acutis : Adolescent italien passionné d’informatique, auteur d’un site répertoriant les miracles eucharistiques. Il vivait une foi simple et intense, et utilisait le numérique pour évangéliser. Mort d’une leucémie à 15 ans, il est béatifié en 2020 et souvent présenté comme un patron des jeunes et d’Internet.
Ne me dites pas que vous avez manqué ça ?!
Cette coïncidence de date révèle une triple grâce pour notre Église locale qui saura y puiser force et ferveur pour s’épanouir toujours davantage. La communion des saints permet aux vivants de prier efficacement pour le repos éternel des défunts. A l’inverse, les saints du ciel intercèdent pour l’Église en pèlerinage sur la terre…
– Eh, Pier Giorgio, tu as remarqué l’ordination de l’évêque de Mende, le jour de notre canonisation ?
– Oui, Carlo, carrément ! Je dois dire que ça me rend les Lozériens d’autant plus sympathiques : ça nous fait un point commun, une communion de joie et de prière à la lumière de Dieu.
– Tu rigoles ?
– Non pas du tout. Et puis, tu sais, j’ai choisi comme devise Verso l’alto (vers le haut), ce qui colle bien aux reliefs montagneux du Gévaudan (sans égaler les sommets des Alpes autour de Turin où je faisais de l’alpinisme). Tu ne trouves pas ?
– Ah ?! Moi, la phrase qui a marqué mes contemporains, c’est quand je déclarais que « l’eucharistie est mon autoroute vers le ciel ». Mais rien à voir avec le col des Issartets sur l’A75. Je voulais surtout dire que c’était très important pour moi de communier, si possible tous les jours. Parce que manger l’hostie, le corps du Christ, est le moyen le plus sûr de s’unir à Dieu, de penser à Lui et d’accorder notre volonté à la sienne, jusqu’à agir comme Lui le ferait. Je crois que cela a énormément compté durant ma vie terrestre, que cela m’a aidé à être meilleur pour mon entourage et plus attentif au bien-être des gens, même les plus pauvres du quartier. Grâce au sacrement de l’eucharistie, ma vie de chrétien a pris la voie la plus efficace pour aller vers Dieu. C’est un peu ça, la sainteté.
– Tu as raison, Carlo. J’ai moi aussi reçu l’eucharistie presque quotidiennement. J’ajouterais encore l’importance du sacrement de la réconciliation, en confessant régulièrement à Dieu mes faux pas pour retrouver le bon chemin une fois pardonné.
– Bien sûr, à ne pas négliger non plus !
– Dis donc, je te vois le chapelet à la main : tu ne renies pas tes origines. Autant Milan et Turin peuvent s’affronter sur le terrain de foot, autant tous les Italiens s’accordent comme nous pour ce qui est de prier la Madonne, la vierge Marie, mère de Dieu et mère de l’Église.
– Aujourd’hui, au Ciel, nous autres les saints ne restons pas les bras ballants mais il nous reste essentiellement la prière. Nous entendons les supplications des vivants et nous prions à notre tour pour que Dieu les entendent. Autrefois, à Milan, je me démenais pour ma foi. Je réalisais des expositions, des vidéos que je postais sur le net. Et puis je prenais le temps de parler avec les SDF du coin, à leur offrir ma considération et même de l’aide matérielle. C’était une façon puissante d’aimer Dieu en secourant son prochain.
– A qui le dis-tu, Carlo ? J’ai passé tellement de temps à soigner les malheureux dans les hospices, les mansardes, les rues. A l’insu de mes parents qui ne comprenaient guère que Dieu soit ma priorité plutôt que les études, l’argent, le prestige.
– Mes parents, eux, se sont convertis à mon contact. Ils ont ouvert les yeux sur l’amour de Dieu qui peut et doit illuminer notre vie chaque jour.
– Prions pour que les fidèles de 2025, notamment dans le diocèse de Mende, à commencer par les jeunes, nous suivent sur ce chemin de prière et de charité, pour qu’ils rayonnent de l’amour divin auprès de leur famille, de leurs amis (et de leurs ennemis) afin qu’adviennent le Royaume annoncé par Jésus.
– Notre Père…
– Qui est aux cieux…
– Que ton Nom soit sanctifié…